lundi 31 août 2015

J-245 : Pourquoi j'espère ne jamais avoir recours à la chirurgie

Même s'il ne faut jamais dire jamais...


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Précisons avant de démarrer qu'il s'agit là d'un avis personnel et qu'en tant que tel je ne me permets pas de juger les personnes ayant eu recours à la chirurgie car je ne connais pas leur parcours. Merci. Bonne lecture !
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D'après la Haute Autorité de Santé en 2009, il suffirait d'être atteint d'obésité morbide (IMC > à 35/40) pour pouvoir prétendre à une chirurgie. Cependant, ils précisent également que les autres "thérapies" (je cite : "régime hypocalorique, exercice physique +/- thérapies comportementales") doivent avoir échoué. Sans vous résumer l'ensemble du document (je n'ai d'ailleurs pas tout lu), la chirurgie pour prendre en charge l'obésité est sur le papier indiquée en dernier recours.


Alors pourquoi la pratique me semble-t-elle différente ? (Question ouverte à laquelle je ne répondrais pas aujourd'hui)


Dans tous les cas, en ce qui me concerne, avoir recours à une chirurgie interne (où on me triffouillerait l'estomac donc) est IMPENSABLE !
  • Je pense en premier lieu aux contraintes : anesthésie, charcutage, médocs à plus ou moins long terme (parfois A VIE), effets secondaires divers (Oui, vous vomissez pour un oui ou pour un non, juste parce que vous avez mangé un haricot en trop...et je suis vomitophobe).
  • Ensuite, je pense au pourcentage de réussite : non la chirurgie n'est pas la solution miracle. Il y a toujours une probabilité de reprendre le poids perdu si vous n'avez pas changé de mode de vie en cours de route.
  • Je pense aussi à mon corps : comment appréhender une perte de poids aussi rapide ? Je veux dire, parfois 20 kilos en deux mois... C'est beaucoup trop pour que le cerveau comprenne ce qui se passe. (Je parle ici des limites physiologiques de notre cerveau.) Et puis je pense à ma peau, qui va pendre, de manière parfaitement dégueulasse, pour ensuite me refaire passer sur le billard pour en retirer l'excédent et me faire gagner quelques cicatrices...
  • Et en dernier je pense à ma vie : est ce que ça vaut le coup de prendre le risque ? Malgré la banalisation de cette opération chirurgicale, il n'existe pas de risque 0, on ouvre le ventre et on coupe des bouts d'estomac, et c'est dangereux ! (Je ne parle pas de l'anneau, où vous avez carrément un corps étranger en vous, que le corps peut décider de vouloir rejeter à tout moment) Et qu'est ce qui vous dit que vous n'allez pas récupérer une infection nosocomiale au passage ?
    Oui, je suis une stressée de l'hospitalisation quelle qu'elle soit ...
  • Et puis au delà de ces raisons plus ou moins évidentes, il y a mon caractère qui reprend le dessus. Je suis fière. Je veux le faire toute seule (ou presque), changer mes habitudes pour trouver celles qui me conviennent et me permettent de retrouver un poids de forme. Quitte à ce que ça prenne 5 ans au lieu d'un ! Et même si je n'y arrivais pas seule, j'irais d'abord voir des professionnels compétents, quitte à me faire ermite dans un centre pour obèses, avant d'aller quémander une ouverture du bidon chez mon généraliste. Je me suis préparée à ce que ça soit long, je me suis préparée à changer pour la vie, je me suis préparée à être fière de mes réussites aussi petites soient-elles. (amen)
    Et puis de toute façon, il est trop tard pour moi, j'ai officiellement changé de catégorie d'IMC !

Attention, je comprends parfaitement la démarche de ces personnes qui ont de graves soucis de santé, qui n'ont pas d'autre choix pour survivre, qui ne peuvent plus faire autrement (c'est d'ailleurs la seule condition pour laquelle je donnerais mon accord pour une chirurgie). Par contre, j'ai tendance à dévaluer un peu la démarche des personnes qui se mentent à elles-mêmes ("Je vous jure que je n'arrive pas à changer"), qui se trouvent des excuses pour profiter du système("Je suis déjà allée voir une nutritionniste, ça n'a pas marché"), qui pensent : "allez, je prends un peu plus de poids pour arriver à un IMC de 40 et me faire rembourser l'opération par la sécu"... 
Il en reste que chacun fait ce qu'il veut avec son corps. Et que je peux comprendre l'attrait de cette solution. Alors je râle mais je l'accepte, et mieux, je souhaite à toute personne que ça fonctionne. Après tout, si ça foire, c'est la faute des professionnels qui donnent leur accord pour la chirurgie. Finalement, c'est à eux que je reproche de ne pas savoir dire non, de ne pas oser remettre en question les affirmations des patients, de ne pas prendre le temps de mieux encadrer des personnes en détresse, de croire tellement fort en leurs doctrines qu'ils en oublient les capacités humaines (tout le monde peut changer si on applique les bonnes contingences !).

Le sujet me semble clos, je ne parlerais plus chirurgie dans ce blog. Cette solution m'évoque un "non" définitif, et je ne pense pas qu'il soit nécessaire de creuser plus loin. J'aurais pu vous parler plus longtemps de la prise en charge française de l'obésité, mais l'article aurait alors ressemblé à un énorme coup de gueule - ce qui n'était évidemment pas le but. (et ça y ressemble déjà beaucoup alors bon...)

Si vous avez subi une chirurgie, si vous envisagez de, ou si comme moi ça vous est impensable, n'hésitez pas à me raconter tout ça ! Qui sait, peut être que ça tempèrera un peu mon argumentation !





Jour 120 : Je me rends compte que le thème de mes articles est un peu décousu en ce moment... Etant en plein changement moi-même, je me pose des questions dans tous les sens et je profite du blog pour tout rédiger tel quel. Désolée donc si c'est dur à suivre, promis la semaine prochaine l'article reviendra dans les clous puisque je ferai le bilan du mois d'août sous le même format que d'habitude ! 


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